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COMEDY QUEEN Comédie – Sanna Lenken – Suède – 2022 – 1h33 – VOST – À partir de 13 ans Faire rire pour chasser les larmes. |
Sasha est une jeune fille de tout juste 13 ans. Fille unique, elle vit seule avec son père, depuis le décès de sa mère. Son quotidien est rythmé par sa vie au collège, son temps libre passé avec son amie Märta ou à regarder des vidéos de stand-up. Pour surmonter la peine et la colère laissées par la disparition tragique de sa mère, Sasha va se fixer 4 règles à suivre pour ne pas lui ressembler. Entourée de sa famille et de ses ami.es, et portée par sa force de caractère, elle va tenter de faire son deuil et emprunter le chemin de la résilience.
Ce film touchant et bienveillant trouve le parfait équilibre entre la tragédie et des moments plus cocasses, toujours à hauteur d’enfant. Comédie jamais lisse, parfois même impertinente, il est porté par une jeune actrice éblouissante dans le rôle d’une fille confrontée bien trop tôt à des problématiques d’adulte.
Qui est Sanna Lenken ?
Née à Göteborg en Suède en 1978, Sanna Lenken a fait ses études à l’Institut Dramatique de Stockholm. Elle y obtient un Master en scénario en 2009. Ses premiers films courts et longs sont sélectionnés dans de nombreux festivals internationaux et My Skinny Sister (diffusé lors du 28e Festival en 2017) récompensé par l’Ours de Cristal et le Prix du Public à Berlin dans la section Generation est sorti en salles en France en 2015. Elle réalise également des séries pour la télévision suédoise.
Adaptation de roman
Comedy Queen est adapté du roman La Reine de la comédie de Jenny Jägerfeld, une auteure pour la jeunesse suédoise. Elle est psychologue de formation et a aussi étudié la philosophie et la sexologie. En 2010, elle est récompensée pour Här ligger jag och blöder (Mère forte à agitée) par le Augustpriset dans la catégorie enfants et jeunesse. Mère forte à agitée est son premier roman traduit en français.
Écrit à la première personne, le roman de Jenny Jägerfeld emprunte le point de vue de Sasha qui s’adresse directement aux lecteurs, un peu à la manière d’un journal intime ou d’une conversation entre ami.e.s. Le registre de langue est le plus souvent courant, parfois familier, sans jamais être vulgaire.
Quelques libertés
Sanna Lenken a cherché à rester très fidèle au livre, à l’histoire et aux différents événements ou éléments qui constituent le récit, mais elle s’est toutefois permise quelques libertés, principalement au niveau de la chronologie des événements et de la construction de l’histoire.
La première consultation chez la psychologue arrive beaucoup plus tôt dans le film, par exemple. Par ailleurs, la liste de survie qui compte sept points dans le livre, n’en compte plus que quatre dans le film. Garder la même structure en sept points aurait alourdi le récit.
Les personnages
Pour donner plus de profondeur à son adaptation, Sanna Lenken a également pris quelques libertés avec les personnages. Sasha est beaucoup plus sombre dans le livre, plus agressive et colérique. Là où, dans le film, elle apparait très lumineuse, beaucoup plus douce.
Elle est même allée jusqu’à ajouter un personnage qui n’existe absolument pas dans le livre : John. Il apporte au film ce souffle de liberté et d’émancipation, ce pas de côté que fait Sasha dans son parcours en le suivant dans une promenade improvisée. Il est aussi le grain de sable qui va venir bousculer l’amitié profonde qui lie Sasha et Märta.
Note d’intention de Sanna Lenken
« Je pense qu’à cet âge, vous avez besoin de personnages féminins forts pour vous identifier et pour avoir des modèles. Quand j’étais jeune, il n’y en avait pas beaucoup alors je crois que c’est aussi une des raisons qui me fait aller dans ce sens. Je veux que mes filles aient plus de films à regarder où elles peuvent se sentir concernées, s’identifier et trouver des repères. »
Un film très contrasté
Sanna Lenken a voulu filmer la jeune fille dans un environnement saturé de lumière et a joué sur l’exposition des plans pour traduire son état d’esprit. Les scènes d’intérieur, notamment chez Sasha et Abbe ou chez Märta lors du dîner avec sa famille, sont souvent surexposées, chargées de halos lumineux.
A l’inverse, il y a aussi des séquences où Sasha est filmée de manière plus naturelle, sans lumière directe, comme celles avec John, celles du bar ou celle dans laquelle elle se dispute avec Tyra et déchire son blouson. Sanna Lenken a ainsi beaucoup joué avec le clair-obscur, le passage de l’ombre à la lumière.
Les fiches du cinéma
par Michel Berjon
Cette comédie originale raconte l’auto-construction d’une adolescente. Les rapports avec son père et ses camarades sont à la fois prenants et justes.
La critique complète est disponible sur le site Les Fiches du Cinéma
L’Obs
par S. G.
La mièvrerie guettait. L’interprétation étonnante de Sigrid Johnson nous en sauve.
La critique complète est disponible sur le site L’Obs
Le Journal du Dimanche
par Barbara Théate
Venue de Suède, cette chronique mêle avec finesse et délicatesse les turbulences de l’adolescence et la difficulté de faire (prématurément) son deuil. Elle doit beaucoup à la prestation de sa jeune et lumineuse actrice, capable d’une incroyable résilience face aux épreuves qui l’attendent à l’école et chez elle.
La critique complète est disponible sur le site Le Journal du Dimanche
Première
par Sylvestre Picard
A quoi ça tient, un bon film coming-of-age ? Dans le cas de Comedy Queen, qui nous vient de Suède, vraiment pas à ses petits chichis de réalisation comme ses effets de montages musicaux pas top et sa structure littéraire trop visible (c’est une adaptation d’un roman). Mais d’abord et surtout au talent de l’épatante Sigrid Johnson (…).
La critique complète est disponible sur le site Première
Télérama
par Frédéric Strauss
Une manière simple et sensible, sans être naïve, d’aborder la question du deuil à un âge où elle ne devrait tellement pas se poser qu’il faut l’apprivoiser en s’inventant des défis marrants.
La critique complète est disponible sur le site Télérama
Les Inrockuptibles
par Marilou Duponchel
Comedy Queen a quelques bonnes idées sur la question du deuil, notamment sur la matérialité du chagrin et de la tristesse, mais aussi sur la catharsis salvatrice des mots et de l’humour. Pourtant, il finit par succomber à sa logique d’évitement quand il fait revenir dans des flash-backs subliminaux à l’image trop léchée le fantôme de la mère.
La critique complète est disponible sur le site Les Inrockuptibles
Citazine :
https://www.citazine.fr/article/comedy-queen-drole-de-deuil/
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